
Allez-Vous Me Rappeler Mes Propres Enseignements?
Jeff Foster | lifewithoutacentre.com
Mise à jour le 28 05 2021. La version initiale a été remplacée par cette version mieux traduite.
J’ai la maladie de Lyme.
Apparemment, je l’ai depuis des années.
Maintenant, elle est entrée dans mon cerveau. Elle y provoque – entre autres choses – un brouillard cérébral extrême, des pertes de mémoire, une incapacité à penser clairement, ou même parfois à atteindre un sentiment élémentaire de rationalité. Dans le pire des cas, c’est comme si j’étais perdu dans un brouillard, dans une fumée noire épaisse, incapable de parler, d’accéder au temps linéaire, de contacter le monde extérieur, incapable de me rappeler où je suis, comment je suis arrivé là, ou quelle est l’heure, ou si quoi que ce soit est vraiment réel.
C’est un état de confusion totale, de détachement, une sorte d’enfer semblable aux limbes et à la démence. Comme une noyade.
C’est sacrément effrayant. Et pourtant, j’ai connu de nombreux états terrifiants dans ma vie… Je dois reconnaitre avoir été au bord du suicide plusieurs fois au cours des neuf derniers mois; Oui, je peux l’admettre publiquement aujourd’hui.
Il n’y a pas de honte à crier à son Dieu quand on est sur cette putain de croix. Il n’y a pas de honte à désirer le paradis quand on est dans un enfer qui n’est pas de notre fait. Quand la vie brise tout ce qu’on connait. Cette maladie m’a poussé au bord de la falaise.
Physiquement, psychologiquement. Elle m’a amené à la limite de mes capacités. Elle a brisé mon orgueil. En me prenant par surprise, elle m’a mis à genoux. Elle a aussi ouvert mon cœur à une compassion totale pour tous ceux qui, sur cette planète, luttent contre une maladie chronique, pour tous ceux qui n’ont pas été crus, à qui on a dit que c’était dans leur tête.
Tous ceux qui souffrent.
Je pensais être fort. J’ai traversé tellement de choses dans ma vie et j’ai toujours trouvé la force de continuer (Peut-être que je suis fort après tout). Bon sang, je suis encore là. Je ne joue pas à la victime.
Je n’ai pas honte de ce voyage où je me trouve. C’est le voyage humain, à chaque seconde. Je vais en parler ouvertement. Je le crierai sur tous les toits. Je n’ai pas honte d’être malade. Et je ne sais pas si je vais m’en sortir. Je ne suis pas gênée par le fait de ne pas savoir. Je ne suis pas Dieu, je ne suis pas omniscient. Je suis un débutant. Un nouveau-né. Je ne peux faire qu’un pas à la fois. Je ne peux vivre la vie que moment après moment.
Je ne sais pas comment ce film se termine. J’espère qu’il se termine bien. Je ne veux pas mourir. J’aime tellement la vie. Tellement. Mais au milieu de l’enfer de ces symptômes, la mort est comme une amie chère. Une libération. Intime, chaude, attirante, si proche que je peux la toucher, la goûter, la sentir. Comme un bain chaud par un matin glacé de décembre. Comme se débarrasser de vêtements qui ne me vont plus. Comme d’être rappelé à la maison par ma mère divine…Mais je veux vivre!
Je m’accroche à l’espoir que les traitements fonctionnent. Je suis inspirée par toutes vos histoires de guérison et de rémission. Je m’accroche à la promesse que le soulagement est en route. Et puis merde, je me dis que je vais tout essayer, toutes les thérapies : Venin d’abeille. Plantes médicinales. Médium médical. Résonance bio magnétique quelque chose. Lavements au café. Hyperthermie…
Comme j’essaie d’embrasser où je suis autant que je peux. Comme j’essaie d’être présent avec le corps d’aujourd’hui autant que je le peux. Comme j’essaie d’être ici et maintenant. Autant que je le peux.
Pourtant, parfois, j’ai juste envie de mourir. Le ¨Fuck it¨ devient plus fort que le ¨Namaste¨. Oui, Jeff Foster – ¨enseignant spirituel¨, auteur de livres sur la Présence, animateur d’ateliers sur la guérison de la honte, sur l’acceptation de la joie et de la douleur de la vie, sur le démantèlement des histoires, l’exposition des blessures profondes, la recherche des croyances qui conduisent à la souffrance et au chagrin – il a parfois envie de mourir.
Au milieu de la démence de Lyme, toute ma sagesse devient de la merde. De la merde de Lyme. Putain! Peut-être que c’est aussi spirituel. Vouloir partir. Désirer un soulagement…Et de dire la putain de vérité sur tout ça! La vérité crue, désagréable, inconvenante, libératrice. Oui, c’est peut-être spirituel aussi.
Peut-être que c’est spirituel, d’être une épave brisée sur l’autel de la vie, d’embrasser Thanatos et l’obscurité sauvage et indomptable … Certaines personnes m’ont dit que cette ¨maladie¨ n’était pas réelle et qu’elle était dans ma tête. D’autres m’ont assuré que tout cela n’était que l’émergence de mon traumatisme d’enfance, la rupture de ma blessure d’abandon, que des émotions refoulées jamais traitées. (Comment peuvent-ils en être sûrs, je leur demande? Comment pouvons-nous parler au nom d’autrui? Les tiques infectées reniflent-elles uniquement les corps dont les émotions sont refoulées? Les virus ne sélectionnent-ils que ceux qui ont un chagrin refoulé et des problèmes d’amour-propre?)
Mais je ne vais pas mentir. C’est traumatisant: Pourquoi moi? Pourquoi maintenant? Pourquoi cela? J’ai été une bonne personne, je pense, j’espère. Alors pourquoi cette terrible souffrance? Pourquoi cette maladie, entre toutes les maladies? Et pourquoi maintenant, dans la fleur de l’âge? Quand j’étais si heureux et en bonne santé? Pourquoi cette maladie, et pourquoi maintenant, et… c’est quoi ce bordel?!?
Ça n’a aucun sens. Je ne demande pas ¨l’attention¨ quand je demande de l’aide. Je ne suis pas ¨sur-identifié¨ au corps-esprit quand je pleure sur lui. Je suis humain et être humain est divin et je le sais plus clairement que je ne connais mon propre souffle et je mourrai pour cette vérité. Oui, je mourrai pour ces vérités: Il n’y a pas de honte à être brisé, et il n’y a pas de honte dans notre honte.
Et notre vulnérabilité est aussi puissante que notre pouvoir. Et notre féminité est égale à notre masculinité et peut-être plus grande qu’elle car nous émergeons tous de la douceur. Et la souffrance n’est pas une punition. La tristesse n’est pas une crise de colère. La colère n’est pas un non-spirituel.
La peur n’est rien d’autre qu’un enfant bien-aimé de l’univers. Et nous ne sommes pas faibles lorsque nous demandons de l’aide. Et nous faisons toujours de notre mieux. Me voici donc, au milieu de la vie. Ai-je de brillants enseignements spirituels à proposer aujourd’hui? Une quelconque poésie symbolique pour apporter de l’espoir au monde? Des paroles éclairées et canalisées sur la félicité, la joie et la pure conscience qui ne souffrent jamais? Quelque chose de vaguement édifiant ou positif?
Pas aujourd’hui. Non, pas aujourd’hui. Aujourd’hui, je souffre. Aujourd’hui, j’implore miséricorde. Aujourd’hui, je contemple la fin…Et puis merde. Laissez-moi être sauvage et authentique avec le monde entier…Il n’y a rien à perdre, il n’y a jamais rien eu à perdre.
Je suis là. Nous voilà. Veux-tu t’asseoir avec moi un moment et me tenir la main? Me rappelleras-tu de continuer à respirer, à tenir bon, qu’il existe un traitement, que la guérison est possible, que de nombreuses personnes sont en rémission et que je n’ai qu’un instant à vivre de toute façon?
Me rappelleras-tu mes propres enseignements? Garderas-tu espoir quand je l’aurai perdu? Me conduiras-tu à un rendez-vous chez le médecin? Me feras-tu à manger quand je serai trop faible pour sortir du lit? Seras-tu patient quand je n’arriverai pas à trouver les bons mots? Me défendras-tu? Vas-tu te battre pour moi, comme je me suis battu pour toi? Enfonceras-tu les portes pour moi, quand je serai si confus que je ne pourrai pas parler en mon nom, ou même savoir quelle porte ouvrir? Vas-tu mettre tes propres opinions de côté, déposer le terrible fardeau du dogme et écouter? Voudras-tu comprendre mon expérience sans projeter la tienne?
M’aimeras-tu comme je t’ai aimé, mon ami.e? Veux-tu me rencontrer ici, dans la dévastation du vieux monde?
JEFF FOSTER lifewithoutacentre.com
SOURCE DE CETTE PUBLICATION: @transparenceducoeur
Chères lectrices, chers lecteurs, Prenez avis que ce texte a été publié pour l’intérêt informatif qu’il représente en lien avec le thème abordé sur ce blog. Bien que je sois vigilante quant à la crédibilité de sa source, votre discernement doit prévaloir en tout temps. Utilisez-le. Votre hôtesse, Andree Boulay.
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