
Préserver La Mémoire…
© Daniel Meurois
Extrait de ¨Le Chamane et le Christ¨, chapitre XVII. Éd. Le Passe-Monde
Amis lecteurs,
En ce début de semaine, je suis allé rechercher ¨Le Chamane et le Christ¨ pour y retrouver ces lignes dans l’un de ses derniers chapitres. Elles parlent de Mémoire et d’Oubli, deux forces qui se disputent le terrain de notre conscience et de notre cœur. Ces quelques mots me semblent significatifs en une époque charnière où toutes les véritables valeurs de le vie sont très clairement mises à mal et où certains voudraient ¨tout rayer¨ en niant l’essentiel.
L’action de cet extrait se situe une nuit, lorsqu’en compagnie de quelques ¨marcheurs des bois¨ (des trappeurs), Wantan, le chamane, vient pour la première fois de son existence de boire un peu ¨d’eau de feu¨, de l’alcool et, en s’extrayant de son ivresse, en tire une réflexion…
« Tout le monde dormait, chacun balloté sur les eaux de son propre délire, jusqu’à l’oubli. Les présences de la forêt, quant à elles, ne faisaient que commencer à s’éveiller, à tourner, à bruire. Elles m’ont aidé à plus pleinement reprendre conscience, à tout remettre à sa place dans ma tête et mon coeur.
Que s’était-il passé? Pourquoi tant d’hommes et même de femmes – je l’avais vu – recherchaient-ils si souvent cet état? Je me suis obligé à chercher… Son gouffre était encore si proche! Enfin, une évidence s’est imposée: Derrière l’eau de feu et tout ce qui y ressemblait, les hommes aspiraient à l’oubli. L’oubli de ce qu’ils étaient ou regrettaient de ne pas être. Ils y vivaient la noyade de leurs peines et de leurs frustrations. Mais pourquoi l’oubli? Là aussi la réponse m’est venue: L’oubli à cause de la peur. Oui, encore et toujours la peur et la peur en raison de leur éloignement d’eux-mêmes… et enfin leur éloignement à cause de l’oubli de Ce qui les faisait vivre…
On tournait en rond mais dans un cercle qui, lui, était dramatiquement faussé…Il y avait une dignité à vivre, une dignité qui sous-entendait une responsabilité, un devoir de respect, une gratitude à exprimer. J’en étais certain maintenant, le Grand Esprit ou le Père du dieu-Christ se moquaient éperdument du visage qu’on Leur attribuait, qu’on Les adore ou pas et sans doute même qu’on croie en Eux ou non. Ce qui comptait, c’était que tout ce qui Est prenne Conscience de la Vie en soi et en cultive le Sublime Souvenir.
C’était que l’Oubli n’impose pas sa loi en rétrécissant les âmes puis en les coupant non seulement d’elles-mêmes et de leur Essence mais de la magnificence de tous les mondes. Cette nuit-là, j’ai mieux compris ce que, sans vraiment m’en être jamais aperçu, je voulais préserver en moi: la Mémoire…
Bien plus que les souvenirs du petit Wantanqui avait grandi, poussé comme il le pouvait, puis aimé, peiné et souffert. La Mémoire… La Conscience du sceau indélébile qui faisait de mon être une parcelle aimante de la Nature tout entière, de la Terre et des Cieux, un enfant lucide d’Aatentsic ou de Marie.
À jamais. »
DANIEL MEUROIS ➡ Facebook: Daniel Meurois, Écrivain ➡ Site web: danielmeurois.com
SOURCE DE CETTE PUBLICATION: @DanielMeurois
Chères lectrices, chers lecteurs, Prenez avis que ce texte a été publié pour l’intérêt informatif qu’il représente en lien avec le thème abordé sur ce blog. Bien que je sois vigilante quant à la crédibilité de sa source, votre discernement doit prévaloir en tout temps. Utilisez-le. Votre hôtesse, Andree Boulay.
🌹 A n d r e e B o u l a y B l o g u e 🌹
Un blogue dédié à l’amour de soi

© 2019 – 2023 Andree Boulay Blogue – Tous droits réservés
ARCHIVES
RECHERCHER