Amour de soi | Mieux-être

Jeff FOSTER | Je suis désolé.

Photo par Jackson David sur Unsplash

I’M SORRY

Traduction libre

Il y a de nombreuses années lorsque je me croyais « pleinement éclairé » et « au-delà de l’ego » (saisissez-vous la plaisanterie?) mon mantra était le suivant :

« Ne jamais demander pardon et ne jamais s’excuser ».

Je me croyais parfait, au-delà de toute humanité, au-delà de tout reproche. Que « personne n’était là » qui puisse éventuellement commettre des erreurs, qu’aucun « moi séparé » n’ait jamais eu besoin de s’excuser pour quoi que ce soit (puisque tout est toujours parfait et que l’Univers ne commet pas d’erreur).

Que si quelqu’un avait un problème avec « moi » ou était blessé par quelque chose que « j’avais » dit ou fait, c’était forcément;

LEUR projection;
LEUR ego;
LEUR manque de lumière;
LEUR ignorance;
LEUR souffrance et moi séparé illusoire;
LEUR manque total de réalisation.

C’est en tout cas ce que je croyais (je croyais aussi que je n’avais plus de croyances!).

J’étais attiré par des enseignants spirituels « radicaux » et « intransigeants » qui, dans les coulisses, se comportaient de manière malveillante et inhumaine, ne s’excusant jamais, ne semblant jamais s’inquiéter le moins du monde, ne ressentant ni chagrin, ni colère, ni honte comme le reste d’entre nous… et ne s’étant jamais agenouillés pour demander de l’aide.

Comme ils semblaient éclairés!
Comme ils étaient libres de toute lutte, de toute maladresse et de toute douleur!
Comme ils étaient calmes et détachés!
Comme ils n’étaient pas affectés par le désordre de la vie!
Comme ils étaient protégés des joies et des douleurs des relations humaines intimes, désordonnées, maladroites et terre à terre!

Mais, chers amis, depuis quand s’excuser, faire amende honorable, écouter profondément la personne en face de nous, admettre ses erreurs, se rencontrer dans l’humilité profonde et le doute joyeux, embrasser la douleur partagée et pleurer ensemble, confesser la vérité humaine dans toute sa brutalité, partager nos fautes en suivant une thérapie profonde et douloureuse, en réfléchissant sur nous-mêmes et en exprimant une honte salutaire (oui, une honte salutaire!) et finalement, dire: « Je n’ai pas les réponses, je suis aussi perdu que toi, cher ami », sont-ils devenus les péchés originels de l’illumination?

Depuis quand l’éveil spirituel a-t-il perdu son humanité, son humilité et son humour?
Depuis quand ce dernier est-il devenu l’ultime justification d’un ego torturé et déchaîné?
Depuis quand l’empathie est-elle devenue un mot malséant?

À l’époque, je tenais les « autres » à distance en refusant de m’engager réellement (et je prétendais même qu’il n’y avait pas d’ « autres » avec qui s’engager), comme un robot bien entraîné à l’ « Advaitically-correct » ¹ niant totalement le cœur humain parfaitement imparfait, ainsi que ses parfaits désirs et sa joie parfaite imprégnée de chagrin.

Ce fut une réunification déconnectée. Une reconnaissance sans véritable amour (bien que j’aie parlé d’amour). Un feu sans chaleur, sans sexe, sans passion (bien que j’aie parlé d’incarnation). Un réveil à moitié réussi… un triste état de fait.

C’était un mensonge, un mythe, une blague, une terrible fraude. Et pourtant, je me suis laissé prendre au jeu… à l’époque, j’étais plus jeune et insouciant.

Aujourd’hui, c’est un tel soulagement (oui, un soulagement!) de pouvoir regarder dans les yeux d’un ami, de ma compagne, d’un membre de ma famille, et de pouvoir leur dire le plus sincèrement du monde:

JE SUIS DÉSOLÉ.

____________________
¹ « Advaitically-correct »: expression reprise textuellement depuis la publication originale semblant vouloir faire référence à la doctrine non dualiste du Vedanta.

© Jeff Foster | lifewithoutacentre.com
I’M SORRY (2023)

Chères lectrices, chers lecteurs, Prenez avis que ce texte a été publié pour l’intérêt informatif qu’il représente en lien avec le thème abordé sur ce blogue. Bien que je sois vigilante quant à la crédibilité de sa source, votre discernement doit prévaloir en tout temps. Utilisez-le. Votre hôtesse, Andree Boulay.

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