
Quand j’étais petit
Il y avait les hommes et les femmes
Il y avait le vrai et le faux
Les parents avaient toujours raison…
Il y avait la réalité et la fiction
Il y avait le ciel et la terre
Le ciel et l’enfer…
Le monde était à l’endroit…
Il y avait les bons et les méchants
Les bons allaient au ciel
Et les méchants en enfer…
Quand j’étais petit
La vie avait un sens
On ne comprenait pas trop ce que c’était
Mais elle en avait un
En tous cas, tout l’indiquait!
Dans l’esprit de bien des gens
Tout est encore comme ça aujourd’hui
En tous cas, il faudrait bien
Sinon où allons-nous?
Ce serait la panique générale!
Comment naviguer à vue
Sans même un horizon
Pour nous guider
Sans même un haut et un bas
Sans une morale
Définie par des spécialistes
Par des grands savants
Très intelligents
Et… inspirés par Dieu?
Mais voilà!
C’est de moins en moins comme ça!
Il y a des doutes
De plus en plus de doutes
Trop de doutes!
Bientôt
On ne pourra plus croire en rien
On ne pourra plus savoir où se réfugier
Dans notre tête
Pour savoir qui l’on est
Comment diriger notre vie
Etc…
Toute la cathédrale humaine
Bâtie par les bien-pensants
Est en train de s’écrouler…
Aujourd’hui
Les hommes ne sont plus des hommes
Et les femmes des femmes
Bientôt
Il y aura autant de genres
Qu’il y a d’êtres humains…
Le vrai et le faux
Le mensonge et la vérité
Sont tout mélangés
Les faits deviennent alternatifs…
La réalité et la fiction
C’est pareil…
Le monde virtuel
S’approche dangereusement du monde réel…
Bientôt
On ne pourra faire la différence
Entre un robot et une vraie personne…
Comment savoir
Si je parle à une machine ou un humain?
Peut-être en fait
N’y en a-t-il pas
De différence!
Les deux sont constitués
D’un ensemble de programmes
De logiciels électroniques
Sur support mental dans un cas
Sur support physique dans l’autre…
Tôt ou tard
Plus aucune identité ne tiendra la route
Plus aucun monde ne sera à l’abri
De l’effondrement…
Vite une pilule
Quelqu’un
Pour calmer mon angoisse!
Mais…
C’est comme ça que mère nature fonctionne!
Elle bâtit de beaux châteaux de sable
Et puis hop…
Une belle grosse vague
Et le château redevient plage
Et on recommence…
Certains diraient: « Tout renait »!
Elle fait pousser une belle forêt
Et puis hop…
Un beau grand incendie
Tout redevient cendre
Et repart à neuf!
Chercher une sécurité
Dans un complexe architectural
De pensées-croyances éphémères
Trouver une sécurité
Dans une morale
Dans une culture, un personnage
Préfabriqués par d’autres
Deviendra de plus en plus impossible…
La Nature, la Vie, l’Univers
L’Amour
Poussent très fort
De l’intérieur
Pour qu’on commence
Au milieu de la destruction
À chercher l’indestructible…
Le permanent, l’éternel
Au plus profond de soi
Là où sont nos assises intemporelles…
La vie ne peut pas mourir
Seulement change de forme éternellement…
Au niveau individuel, au niveau collectif
La vie, la mort, la renaissance
S’entrelacent et dansent
Autour du silence de l’amour
De notre âme immuable…
Tous ces châteaux de sable
Que nous bâtissons dans nos têtes
Sur la planète
Tous ces systèmes, ces empires
Ces soi-disant valeurs, ces morales
Font leur temps, puis sont remplacés…
Trois petits tours et puis s’en vont
Retrouver le trou noir de leur silence…
Il est fou de chercher la paix
Dans ces châteaux éphémères…
Plongez tête première
Dans l’immensité de votre cœur
À la recherche de notre Source commune à tous!
Votre âme attend!
De plus en plus
De moins en moins
Nous aurons le choix
De laisser mourir ce qui se meurt
De laisser brûler
Tout ce qui doit disparaitre…
Pour que renaisse de ses cendres
Une nouvelle forêt humaine
Bien enracinée
Dans l’humus frais
De l’amour…
Pour que surgisse
Des entrailles mêmes de toute cette noirceur
Une nouvelle lumière
De nouveaux yeux
De nouveaux regards
Qui verront plus loin
Plus haut
Plus large
Plus profond
Plus trancendant…
De nouveaux yeux
Qui regarderont le ciel et la terre
Avec un regard
Venu de l’Éternel…
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© Claude Leclerc | Facebook
Source | DESTRUCTION ET RENAISSANCE
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