Le sourire des enfants est ma seule religion. J’y vois plus que partout ailleurs la possibilité d’un sens à l’existence.
Dès que je veux vérifier si quelque chose est important dans la vie, je dois me demander si cela ferait sourire un enfant. Il sourit à sa mère, à son père, quand ils sont bienveillants, et c’est donc important. Il sourit à qui veut bien jouer avec lui, qu’importe sa couleur, et c’est donc important. Il sourit au spectacle de la vie autour de lui, à la fourmi sur le brin d’herbe, à l’oiseau qui chante sur la branche, au chat qui ronronne sur ses genoux, et c’est donc important. Tout ce qu’il reçoit comme un signe que la vie l’aime et le chérit le fait sourire, toutes les relations qui le confirment dans son être et parlent à son âme d’enfant, le font sourires, et c’est donc important.
L’enfant est à la fois le porteur d’une faiblesse et d’une promesse, tellement dépendant encore de tout ce que les autres lui apportent en même que naturellement poète et rêveur. C’est pour cela aussi qu’il est ma religion. Il sait qu’il est incomplet, loin d’être fini, toujours en train de changer, jamais définitif. C’est pour cela aussi qu’il est ma religion.
C’est pour lui que je m’inquiète d’aujourd’hui et de demain; pour lui que je n’arrête pas au passé; pour lui que je veux une planète bleue et verte; pour lui que je veux un monde en paix; pour lui que je veux bâtir de la justice entre les peuples et à l’intérieur des peuples.
S’il ne me fallait qu’une preuve du divin, je la chercherai dans le sourire d’un enfant…
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© Thierry Desbonnets | Bouts d’zen
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