
Extraits de
Éditions Corti (1928)
« La maison au bout du monde »
Nous avons besoin d’un autre concept plus sage et peut-être plus mystique des animaux.
À l’écart de la nature universelle, et vivant d’un artifice compliqué, l’homme dans la civilisation étudie les créatures à travers le prisme de sa connaissance et voit ainsi une plume agrandie et toute l’image déformée. Nous les traitons avec condescendance pour leur incomplétude, pour leur tragique destin d’avoir pris forme tellement loin en dessous de nous.
Et en ceci nous nous trompons, et nous nous trompons grandement. Car l’homme n’est pas la mesure de l’animal. Dans un monde plus vieux et plus complet que le nôtre, ils évoluent finis et complets, dotés d’extensions des sens que nous avons perdues ou jamais atteintes, vivant par des voix que nous n’entendrons jamais.
Ils ne sont pas nos frères de lait; ils ne sont pas nos subordonnés; ils sont d’autres nations, prises avec nous dans le filet de la vie et du temps, compagnons de la splendeur et de la fatigue de la Terre.
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© Henry Beston | henrybeston.com
LA MAISON AU BOUT DU MONDE (1928)
Chères lectrices, chers lecteurs, Prenez avis que ce texte a été publié pour l’intérêt informatif qu’il représente en lien avec le thème abordé sur ce blogue. Bien que je sois vigilante quant à la crédibilité de sa source, votre discernement doit prévaloir en tout temps. Utilisez-le. Votre hôtesse, Andree Boulay.
