Cyrielle SOARES: J’écris comme ça.

Et Si L’Amour Était Un Rêve
19 septembre 2021

Moi j’écris avec mes tripes, qui montent jusqu’au cœur pour s’emmêler aux sentiments. Ils s’entravent et s’entremêlent et se cassent souvent la gueule. Mais c’est comme ça que j’écris. Avec mes bombes aux états. Je mélange sans le vouloir mes peurs qui attendent au parloir, et l’amour qui traîne dans les couloirs.

Je suis l’artiste au shaker.

Je secoue mon âme de toutes mes tripes pour en sortir mes maux et éviter les bourgeons qui moisissent. Je suis la dame aux couleurs, je dépeinds les émotions pour en faire des palettes à sensation. C’est le manège en moi. Ça descends et ça remonte, ça fout une de ces gerbes je vous raconte pas.

Alors j’exalte, j’exulte. J’exécute les ordres de mes maux, qui veulent foutre le désordre dans mes mots. Je vous écris de loin. Du plus loin qu’on puisse aller en sachant qu’il faut revenir. Parce qu’on le sait qu’il y en a, qui ne reviennent pas.

Je me fous dans des beaux draps, bien sales sous toutes ses tâches d’encres invisibles que je dégueule à la loupe de mes états sumersibles. Je m’envois en l’air des fois pour pas grand chose, comme d’autres pourraient s’ouvrir les artères.

Moi je fais dans le rose du ton morose.

J’écris pour pas pisser le sang, pour pas pisser au lit. Pour pas appeler maman, pour pas pleurer la nuit. J’écris pour me détacher à ce qui me tâche. Pour me libérer des attaches et autres sangles attachantes. J’écris pour être une autre qui est en fait vraiment moi.

Je me lance toujours d’un pont quand je fais pas dans la dentelle. En vrai je sais faire du beau sur du moche. Et du laid qui est vrai. Et du faux qui nous fait tous rêver. C’est mon truc à moi, mon piège tangible, ma vie étendue sur un fil. Celui relié au coeur qui prend vit dans mes bras. Celui attaché au lien des tripes à ma voix.

Et ça se voit pas, mais je cris tout bas. C’est très dur et ça tape fort.

J’écris comme ça.

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