
Extraits de
Éditions Lettres Vives (1986)
Le huitième jour de la semaine
Longtemps je laisse s’accomplir en moi ce lent mouvement vers l’inconnu, cette plus haute forme de la connaissance: le rêve, l’adoration du silence.
Ce n’est jamais en vain que l’on cède à cette beauté élémentaire qui saisit l’âme dans la spirale d’une étoile, d’un insecte ou de n’importe quelle chose au monde: une telle certitude apaise les heures où je n’écris pas, comme celles où j’écris.
Elle éclaire la nuit et sa sœur angélique, la solitude.
Le silence est la plus haute forme de la pensée, et c’est en développant en nous cette attention muette au jour, que nous trouverons notre place dans l’absolu qui nous entoure. Il nous appartient – quand tout nous fait défaut et que tout s’éloigne – de donner à notre vie la patience d’une œuvre d’art, la souplesse des roseaux que la main du vent froisse, en hommage à l’hiver.
Un peu de silence y suffit…
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© Christian Bobin | ChristianBobin.fr
LE HUITIÈME JOUR DE LA SEMAINE (1986)
Chères lectrices, chers lecteurs, Prenez avis que ce texte a été publié pour l’intérêt informatif qu’il représente en lien avec le thème abordé sur ce blogue. Bien que je sois vigilante quant à la crédibilité de sa source, votre discernement doit prévaloir en tout temps. Utilisez-le. Votre hôtesse, Andree Boulay.
