Cindy PINCHART | Celle qui a compris que sa colère était sacrée.

Publication de
Cindy Pinchart – Essence Féminine
11 juin 2025

Celle qui a compris que sa colère était sacrée n’a pas explosé en public, n’a pas hurlé dans une pièce en renversant des objets, non… elle a senti un feu remonter lentement dans son ventre, une vibration ancienne, lourde, dense, une onde chaude qui ne voulait plus se taire, une force longtemps contenue qui se dégageait enfin, non pas pour détruire, mais pour dire: ça suffit. C’était là depuis longtemps cette tension dans la gorge, ces crispations dans les mâchoires, ces nuits d’insomnie où son corps s’agitait sans qu’elle comprenne pourquoi, ces fois où elle avait dit oui en souriant alors que tout en elle criait non.

Elle avait appris à l’étouffer, cette colère, à la rendre acceptable, spirituelle, digeste; elle l’avait noyée sous des couches de compréhension, de compassion, de « ce n’est pas grave » et de « je vais gérer »; elle avait joué la paix, la sagesse, la gentillesse, jusqu’à s’oublier. Elle ne savait pas qu’à force de se taire, elle se faisait violence, que sa peau en frissonnait d’oubli, que ses organes se tordaient à chaque renoncement, que sa lumière se ternissait à force de ne jamais brûler.

Mais ce jour-là, elle n’a plus pu faire semblant. Quelque chose en elle a dit non, un non clair, enraciné, sans justification. Et dans ce non, il n’y avait pas de haine. Il y avait la dignité retrouvée. Il y avait le souffle d’une femme qui se remet debout, non pas pour se défendre, mais pour se reconnaître. Elle a compris que sa colère n’était pas une faute, ni un défaut, ni un manque d’évolution mais un appel. Un signal d’alarme sacré venu lui dire qu’elle s’était trop souvent éloignée d’elle-même.

Elle a pleuré, bien sûr. De soulagement. D’avoir enfin touché ça. De ne plus vouloir s’adapter. De se sentir enfin juste. Et à partir de ce jour, elle a marché avec sa colère, non pas pour s’y noyer, mais pour l’écouter. Elle lui a laissé la place qu’elle mérite: pas toute la place, mais sa juste place, celle d’une alliée, d’une messagère, d’une gardienne.

Et dans ce feu, elle a retrouvé son axe.
Pas un axe dur ou froid.
Un axe vivant.
Brûlant.
Intègre.

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N.B. Cette publication est relayée avec l’autorisation de son autrice Cindy Pinchart – Essence Féminine.

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