J’aime ceux qui vont se perdre dans les bois, dans les champs, sur les corniches ou dans les sentes abruptes. J’aime avec eux la liberté qu’offre le dialogue de nos sens avec Dame Nature. J’aime cette sensation, ce sentiment, alors d’être en vie, vivant parmi tous les vivants naturels. J’aime ce souffle que cela rend à nos poumons, à notre nez, à notre bouche.
J’aime le réveil de la peau quand le chaud ou le froid, le vent, la pluie, le soleil doux ou brulant viennent y poser leurs pattes. J’aime les chants et les bruits, les murmures ou les vacarmes qui viennent habiter l’oreille tout autant que le cœur. J’aime avec eux ces instants où la corps reprend corps, quand la force des jambes pousse et grimpe, quand il faut s’accrocher que la main pour se hisser ou ne pas tomber.
J’aime cette redécouverte de l’immensité du ciel, de la terre, de l’eau ou même du brin d’herbe et de l’insecte.
J’aime ces processions, ces pèlerinages, ces cheminements que dessine chaque pas, parfois même il n’y a pas encore de passage tracé. J’aime l’abandon de la civilisation dans lequel on avance alors. J’aime l’intensité de ce vécu de retrouvaille qu’ils éprouvent avec moi quand on ne sait que sembler se perdre hors des sentiers battus.
J’aime le lien qui se renoue entre le promeneur, curieux, extatique, émerveillé de tout et le monde qui l’entoure alors de ses bras tendres. J’aime la solitude avec soi-même où, dans ces grandes ou petites virées, on n’est plus seul, mais habité de soi m’aime. Ce n’est jamais se perdre, c’est se donner la main et enfin avancer à nouveau.
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© Thierry Desbonnets | Tydé - poétosophe
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