
On te montrera du doigt, on se moquera de toi, on t’enfermera si nécessaire dès que tu laisseras s’épanouir les fleurs de ta singularité. On dira que tu n’as pas su empêcher les herbes folles ou les fleurs des champs envahir ce que la société voulait cultiver en toi, te reprochant les coquelicots, les papillons, les vers de terre, les abeilles et mille autres vies spontannées qui poussent et vivent dans ta tête.
On t’imposera la force du nombre, le devoir de copie conforme. On t’expliquera que la normalité n’est pas l’anarchie, mais l’ordre; que la bonne intégration, c’est la docilité; que l’obéissance est la forme souhaitée d’intelligence.
Longtemps ces voix résonneront, longtemps ces voix raisonneront dans ta tête, à ta place, à ton insu contre ton gré, cette ritournelle qu’on fera passer pour un mantra, mais qui en fait te mentira. Il n’y a pas plus de normalité que d’empreintes digitales identiques, même quand on peut distinguer la trace d’un homme de celle d’un loup ou de la patte d’un ours.
L’humanité n’est pas une ligne, c’est tout un spectre; ce n’est pas un rang, c’est un nuage; tout autant un ordre qu’un désordre, une reproduction qu’une invention. Il ne s’agit dans le fond ni de renoncer à soi, ni de renoncer aux autres, mais de savoir ce qui dit oui, ce qui dit non en soi.
Ainsi soit je, ainsi soit tu, ainsi soit-il…
__________________
© Thierry Desbonnets | Tydé – poétosophe
Source | Facebook
Chères lectrices, chers lecteurs, Prenez avis que ce texte a été publié pour l’intérêt informatif qu’il représente en lien avec le thème abordé sur ce blogue. Bien que je sois vigilante quant à la crédibilité de sa source, votre discernement doit prévaloir en tout temps. Utilisez-le. Votre hôtesse, Andree Boulay.
