Pour entendre, il ne faut pas seulement le silence, il faut y ajouter l’écoute, une écoute ouverte, non pas aux bruits, mais aux signes et au sens, comme s’il fallait extraire comme un langage du brouhaha, un appel peut-être, un cri de détresse ou un appel à l’aide.
Pour écouter, il faut se taire, faire cesser les incessants commentaires, les prises de paroles intempestives de nos jugements, pour entendre les pleurs derrière les sourires, les désespérances derrière les réassurances, les doutes ou les peurs.
L’écoute, comme la toile qui se perle de rosée du crépuscule à l’aube, recueille l’insu et le non-dit. C’est l’indicible, l’inexprimable, l’inexplicable dont elle a l’intuition. C’est une forme de présence, de disponibilité au dialogue muet de cœur à cœur, un déchiffrement de l’énigme de l’altérité par le biais de l’identification. L’écoute ne substitue pas déjà les mots aux maux, elle en dessine d’abord des idéogrammes, des hiéroglyphes avant d’en chercher la traduction en langue parlée.
L’écoute se prépare d’abord à ne comprendre pas, mais à être surprise, saisie par le caractère inouï de ce qu’elle entend comme la première fois avec netteté. Elle est bousculée par cette acuité à percevoir l’aveu de l’inavouable; accablée par la trahison involontaire que le malheur se fait de lui-même.
On ne peut pas écouter impunément. Dans l’écoute vraie, on est touché, touché au cœur. Voilà pourquoi tant de monde trouve ça périlleux. Dans l’écoute, on joue son âme.
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© Thierry Desbonnets | Bouts d’zen
Chères lectrices, chers lecteurs, Prenez avis que ce texte a été publié pour l’intérêt informatif qu’il représente en lien avec le thème abordé sur ce blogue. Bien que je sois vigilante quant à la crédibilité de sa source, votre discernement doit prévaloir en tout temps. Utilisez-le. Votre hôtesse, Andree Boulay.
Andree Boulay Blogue 