Ce soir, j’ai embrassé un arbre. C’était un chêne.
Enfin, j’ai cru que c’était moi qui l’avais embrassé, mais dans le fond, je sens bien que c’est lui qui m’a pris dans ses bras, bercé de sa chaleur, accueilli dans sa maison pour restaurer mes forces.
Je l’entendais presque me murmurer à l’oreille et au cœur: « Arrête! Arrête de penser comme un homme, arrête de t’agiter avec plus de frénésie et de discipline qu’une armée de parasites. Imagine que tu perçoives les choses comme je les perçois. Tu sentirais la vie comme je la ressens. »
J’étais là, appuyé sur son tronc comme on se couche sur le flanc d’un animal qui nous prend sous son aile. J’étais aimé, et ce n’est pas souvent, aimé sans condition.
Quand d’autres soirs ou d’autres matins, il y aura trop de tintamarre, j’essaierai de penser comme un arbre, au seul instant présent, en prenant tout mon temps, en prenant tous les temps comme un temps idéal, idéal pour être et n’être rien d’autre.
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© Thierry Desbonnets | Tydé – poétosophe
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