
Extraits de « Le Chamane et le Christ »
Éd. Le Passe-Monde
Chap. XVIII, Mémoires amérindiennes.
Chers amis lecteurs,
S’il est un ouvrage qui se démarque totalement de l’ensemble de tous ceux que j’ai rédigés, c’est bien « Le Chamane et le Christ ». C’est aussi l’un de ceux dont je suis le plus satisfait en tant que témoin de la vie à travers mon rôle d’écrivain.
Pourquoi? Tout simplement parce qu’il « envoie balader » tous les dogmes, parce qu’il les déconstruit pour remettre à sa juste place le cœur humain au sein de la Nature, un cœur qui ne peut palpiter ni prétendre au bonheur en se pensant séparé et au-dessus de toutes les formes de vie que porte l’Univers.
En voici un extrait assez représentatif, me semble-t-il, qui ne parle finalement que du bon sens et de la puissance d’un amour simple et vrai, capable de tout englober. À l’heure où toutes les religions se barricadent derrière leurs vérités parcellaires qui passeront forcément avec le temps ou en brandissent leurs étendards, il est sans doute utile de le rappeler.
C’est Wantan, le chamane, l’homme-médecine d’origine Wendat qui, à l’issue de son long périple et de son exil forcé, s’exprime ici…
Derrière l’asphyxie des interdits…
« Pour moi, contrairement aux Chrétiens, l’infinie Puissance du Vivant à laquelle je m’étais toujours référé n’avait pas vraiment eu besoin de nom. C’était d’ailleurs ce qui, dans mon peuple, en faisait la vastitude. Toutefois, cette même vastitude, j’avais fini par la deviner puis par l’éprouver aussi derrière ce que le nom du dieu-Christ et celui de sa Mère réveillaient dans mes profondeurs.
Le Sacré, le Divin avaient-ils besoin d’un nom figé pour se faire accoucheurs? Peut-être, parfois… Tout au moins pour les consciences puériles, les aveugles de l’âme et ceux qui en avaient oublié l’empreinte permanente dans l’évidente et simple respiration de la Nature.
Alors je me suis mis à parler à Jésus, au dieu-Christ; je me suis mis à L’aimer pour l’Absolu qu’Il devait représenter. Non pas pour ce que j’en savais mais pour ce que j’en ressentais et qui, à mon sens, avait été trahi. C’était irraisonné mais totalement intuitif et indestructible par sa simplicité.
Lorsque le cœur s’exprime sans réserve, on ne le trompe pas, quels que puissent être les arguments qui s’y opposent. Je ne devenais pas Chrétien, certes non… Je me percevais plus que cela… Je me savais frère de la Vie et fils de la Mère de tous les peuples. Dès lors, tout pouvait arriver…
J’avais entendu dire par John que les Chrétiens savaient facilement brûler ceux ou celles qui, selon eux, déviaient de ce qu’il convenait de croire. C’était certainement pour cette raison que le Grand Esprit ne m’avait pas fait naître parmi eux… Je serais cent fois monté sur le bûcher! Oh, oui, je me moquais beaucoup trop des « il faut », des « vous devez » et des interdits asphyxiants que les Robes-Noires¹ et leurs semblables attribuaient à Jésus.
Et plus j’y pensais, plus j’étais convaincu que celui-ci n’avait pu qu’enseigner l’art du Bonheur, c’est-à-dire celui d’Aimer pour la guérison de toutes les plaies. Jamais il n’avait dû menacer qui que ce soit!
Dès lors, cela voulait dire que derrière les règles que les Chrétiens s’étaient crus obligés d’inventer, il existait une Vérité unique qui rejoignait celle de mon peuple. Rien ou pas grand-chose dans les mots ne pouvait prouver cela, bien sûr, mais les mots n’étaient jamais que des habits dont il fallait à un moment donné apprendre à se dépouiller pour se consacrer à l’art d’Éprouver.
Éprouver… c’était tout à fait cela et pour moi cela signifiait sentir enfin la peau du Divin à travers la Création qui s’offrait constamment et puis… se laisser inviter infiniment bien plus loin, au-delà d’Elle. En avoir le courage! »
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¹ Les Robes-Noires: nom donné aux Jésuites aux XVII et XVIII èmes siècles.
© Daniel Meurois, Écrivain | Facebook
Source de cette publication: @DanielMeurois
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